Le trafic d'animaux



CIWY: http://www.intiwarayassi.org/index.php?id=488

Cela fait plus de 20 ans que CIWY mène son combat contre le trafic illégal d’animaux sauvages et lutte pour la préservation de leur habitat naturel. Avec détermination, amour et passion, la Communauté persévère pour que cessent les tortures et les souffrances de ces êtres sans défense.

Ce combat reste pourtant très difficile à mener, tant les braconniers peuvent se faire d’argent en agissant contre les lois et accords internationaux visant à protéger la nature.


Les faits

A la conférence Sud-américaine de 2010 sur le trafic illégal d’animaux sauvages au Brésil, l’accent fut mis sur le degré de dévastation :

  • plus de 20 millions de spécimens sont sortis illégalement d’Amérique du Sud chaque année

  • seulement 1 animal sur 10 survit à sa capture et au voyage, qui peut être de plusieurs milliers de kilomètres

  • pour garder les animaux silencieux lors de ce voyage, les trafiquants leur font subir d’innommables tortures

  • les animaux sortis du pays finissent dans diverses destinations : zoos, collections privées et laboratoires pharmaceutiques. Le poison de certains serpents et de certaines grenouilles d’Amazonie contient des principes actifs utilisés dans des médicaments contre l’hypertension. 1 gramme de poison peut rapporter 1 200 dollars.
Le trafic d’animaux génère entre 7,8 et 10 milliards de dollars dans le monde entier chaque année.   
Après le trafic de drogue et le trafic d’armes, c’est le 3ème plus grand trafic. Même si les trafiquants se font des bénéfices gigantesques, ils mettent aussi notre planète en péril, en causant des dommages à notre écosystème.


Fundación Yaguareté: https://www.facebook.com/fundacionyaguarete?fref=ts


Des conséquences désastreuses

Entre 1970 et 2000, les populations de diverses espèces ont baissé de 40%. Dans la même période, la population mondiale a augmenté de plus de 50%. Après la destruction de leur habitat, le plus grand facteur contribuant à cette diminution des animaux sauvages est le trafic illégal.

Certaines espèces se rapprochent de plus en plus de l’extinction, les rendant malheureusement encore plus chères au marché noir ; plus elles sont estimées rares plus leur prix augmente.

Plusieurs animaux sortis de leur habitat naturel sont abandonnés quelque part dès lors que leur propriétaire n’en veut plus. Sans un habitat approprié où être réhabilité, ces animaux meurent de faim ou succombent aux éléments puisque la majorité a été retirée de leur milieu naturel très jeune et n’ont pas l’instinct naturel pour survivre. D’autre part, ceux qui survivent peuvent avoir des effets néfastes sur l’environnement, comme la surpopulation ou l’introduction de maladies qui peuvent décimer des populations entières de cette espèce ou d’autres.


La souffrance animale

Étant donné les horribles conditions dans lesquelles ils sont transportés, le taux de mortalité des animaux victimes du trafic est estimé entre 80 et 90%. C’est encore plus vrai pour les espèces en danger qui doivent être déplacées sans être détectées. Les animaux passent entre plusieurs mains plusieurs fois, par des intermédiaires peu scrupuleux qui ont chacun leur propre façon de faire passer les contrôles à l’animal.

Par exemple :

  • ils enferment les tortues dans leur carapace, en scotchant les trous par lesquels pourraient dépasser leur tête ou leurs pattes

  • ils scotchent les becs et les pattes des perroquets ;  ils leur cassent le sternum pour les empêcher de crier, et crèvent les yeux de certains pour les empêcher de chanter en voyant la lumière

  • la plupart des animaux sont drogués durant le vol. Ils sont souvent entassés dans des minuscules cages, et exposés à un stress important et à des maladies.

Les animaux qui survivent assez longtemps pour être vendus sont ensuite souvent maltraités et gardés dans de très mauvaises conditions. Certains animaux ont besoin de compagnons de leur propre espèce, et les laisser isolés et loin de leur milieu naturel peut causer des désordres psychologiques, comme des comportements répétitifs (par exemple faire des aller-retour incessants devant les grilles de la cage où ils sont enfermés) ou de l’auto mutilation.


La déforestation, la perte de l’habitat et la chasse illégale ont pour conséquence la vente de milliers d’animaux sauvages en Bolivie au marché noir. Ils deviennent ainsi victimes de maltraitance aux mains des vendeurs et des gens qui les achètent et qui les gardent dans de mauvaises conditions comme des animaux de compagnie ; ainsi l’existence de certaines espèces est menacée, des espèces qui sont déjà vulnérables ou en risque d’extinction.


Ce que dit la loi

En 1992, année de la création de CIWY, la Bolivie a adopté la loi 1333, rendant le trafic d’animaux sauvages illégal. Pourtant, sur n’importe quel marché de Bolivie on peut trouver des animaux vivants ainsi que des produits dérivés d’animaux, comme des fœtus de lamas, des peaux de jaguars ou des carapaces de tatous, malgré la loi qui en interdit la vente.


LOI 1333, 27 AVRIL 1992 
LOI ENVIRONNEMENTALE
TITRE XI, SECTION V 
CRIMES ENVIRONNEMENTAUX
ARTICLE 111 -Quiconque incite, encourage, s'empare et/ou fait la commercialisation du produit de la chasse, est en possession, fait la collection ou transporte des animaux et des plantes ou leurs dérivés sans autorisation ou en-dehors de la période de chasse convenue ou protégés, les mettant ainsi en voie d'extinction, sera puni d'une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu’à 2 ans, se verra confisquer les espèces pour si possible les remettre dans leur environnement naturel, et paiera une amende équivalent à la valeur des espèces.

Récemment, un projet de loi pour la Défense des Animaux a été adopté par la Chambre des Députés: la détention ou le commerce d'animaux sauvages sera désormais puni d'une peine pouvant aller de 4 à 6 ans de prison.

Mais le problème principal du trafic d’animaux en Bolivie est que la loi n’est pas suffisamment respectée: elle n’est pas compatible avec le code pénal bolivien, ce qui signifie que bien que quelques criminels soient attrapés, ils ne sont pas punis. De plus, il n’y a pas assez d’employés du gouvernement travaillant au contrôle et à l’inspection, ce qui veut dire que les confiscations sont rares.
Les autorités boliviennes sont réticentes à poursuivre en justice ceux qui enfreignent la loi. Elles manquent aussi de temps et d’argent. Le trafic d’animaux en Bolivie n’engrange que peu d’intérêt politique.
A long terme, le manque d’application de la loi aura de très sérieuses conséquences. Les braconniers continuent à chasser et à capturer de plus en plus d’animaux, dont des espèces en voie d’extinction. De plus, selon l’ONU, les criminels d’autres trafic illégaux se mettent au trafic d’animaux, depuis que les risques et les conséquences sont moindres et le profit pratiquement égal.

Il est évident que la loi ne suffit pas pour contrer le problème. Les animaux sans défense qui ont souffert de ce trafic ont besoin que quelqu’un s’occupe d’eux. En l’absence du corps gouvernemental pour s’occuper de cette activité illégale et de ses conséquences, CIWY est intervenu.
L'organisation a déjà sauvé des milliers animaux; ceux qui ne peuvent pas être réhabilités sont gardés en captivité mais CIWY met tout en œuvre pour qu'ils conservent un maximum de liberté :
grâce aux dons qui leur permettent de construire de vastes enclos 
et grâce aux volontaires qui viennent s'occuper d'eux et les sortir de leurs enclos autant que possible.

Katie, une des jaguars d'Ambue Ari (Photo: Ollie Bartlett)

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