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A PROPOS D’INTI WARA YASSI
La Communauté Inti Wara Yassi (CIWY)
est une organisation non-gouvernementale qui recueille et prend soin d’animaux
sauvages maltraités ou issus du marché noir.
Inti, Wara et Yassi veut dire Soleil, Etoile et Lune,
respectivement en Quechua, Aymara et Guarani, langues indiennes du pays. Ce nom
représente les principaux groupes ethniques de Bolivie et est un symbole
d’unité.
Depuis plus de 20 ans, CIWY dénonce
le trafic illégal auquel plusieurs
espèces animales sont soumises, sans aucun respect pour leurs droits. En
Bolivie, une loi existe qui punit quiconque détiendrait un animal sauvage en
captivité, mais peu sont ceux qui la respectent, et les autorités restent
relativement indifférentes face à cela. CIWY prend soin des victimes du trafic
et leur offre une seconde chance. CIWY a innové en mettant en place un système
de conservation des espèces ex situ
(technique de conservation de la faune sauvage qui intervient en dehors du
milieu naturel).
CIWY gère aujourd’hui 3 parcs en
Bolivie : Parque Machia
(Cochabamba), Parque Ambue Ari (Santa
Cruz) et Parque Jacj Cuisi (au nord
de La Paz). Diverses espèces de singes et d’oiseaux, des tapirs, des coatis,
des autruches, mais aussi des félins, jaguars, pumas, ocelots, marguays, et
même des ours et des daims, sont recueillis dans ces parcs et dorlotés par une
équipe de professionnels, aidés par des bénévoles du monde entier. Récupérés
par les autorités alors que des trafiquants tentaient de les vendre sur les
marchés, amenés par des familles qui les ont eus petits et qui ne peuvent plus
s’en occuper, délaissés par des cirques, chacun a sa propre histoire mais tous
ont subi des traumatismes.
Organisation leader en Bolivie des
droits de la vie sauvage, la Communauté Inti Wara Yassi s’est donné pour
mission de donner la meilleure qualité
de vie possible aux animaux recueillis et de faire en sorte que le trafic d’animaux sauvages diminue à travers
la mise en place de programmes éducatifs et d’actions publiques, en partenariat
avec les autorités et d’autres organisations.
Sa vision est celle d’un monde dans
lequel les animaux sauvages vivraient libres dans leur habitat naturel, libres
des dangers de la chasse, du braconnage et de la destruction de leur écosystème.
Ses objectifs sont :
- défendre l’environnement et conserver la biodiversité
- recueillir et réhabiliter les animaux sauvages victimes du trafic et de maltraitance
- prendre soin de manière appropriée des animaux recueillis
- coordonner la recherche et les programmes éducatifs qui supportent et contribuent à la sauvegarde de notre écosystème
HISTOIRE
Les origines d’Inti Wara Yassi
remontent à 1986, alors que ses fondateurs, Juan Carlos Antezana et Tania
Baltazar Lugones (Nena) s’occupaient des enfants des rues du quartier d’El
Alto, en périphérie de La Paz. Enfants abandonnés, livrés à eux-mêmes, et
confrontés aux dangers de la rue : drogue, abus sexuels. Pour les sortir
de là, Juan Carlos et Nena leur proposaient diverses activités. Un jour, ils
emmenèrent les enfants en randonnée dans la forêt. Venant des montagnes (La Paz
est à 3500 m d’altitude), ils furent très impressionnés par la végétation
luxuriante et les animaux sauvages qui y vivent. Mais ils furent aussi choqués
par la dure réalité : face à des kilomètres carrés de forêt brûlée, où des
animaux à moitié morts agonisaient encore, ils furent confrontés à l’impact des
hommes sur l’environnement et à l’effet de la déforestation sur les espèces
animales.
Profondément affectés, les enfants
décidèrent alors de créer un mouvement pour montrer au public à quel point la destruction
de la forêt endommageait la nature. Ils montèrent des campagnes, utilisant des
visuels exprimant le besoin urgent pour la législation de protéger les forêts
et les animaux de Bolivie.
Lors d’une autre randonnée, les
enfants furent témoin de maltraitance sur des animaux. Dans la ville de
Rurrenabaque, les locaux forçaient un singe araignée à boire de l’alcool et le
faisaient danser. La première réaction des enfants fut de secourir l’animal.
Dans la jungle, des milliers
d’animaux sauvages sont tués pour leur peau, ou capturés pour être vendus en
tant qu’animal de compagnie sur les marchés, ou à des cirques. Ces expériences
ont emmené les enfants à créer le premier refuge pour animaux sauvages de
Bolivie : Parque Machia, près de Villa Tunari, pour offrir à ces créatures
sans voix l’opportunité d’une vie digne.
INTI WARA YASSI EN ACTION
CIWY: http://www.intiwarayassi.org/index.php?id=49 |
La Communauté Inti Wara Yassi se bat contre le trafic d’animaux: récupérer les animaux qui en sont victimes, les soigner, s'en occuper, tenter de les réhabiliter, mais aussi éduquer la jeunesse bolivienne et éveiller les consciences pour que les animaux sauvages puissent un jour vivre en paix et en sécurité.
Secourir des animaux
CIWY travaille avec les
représentants régionaux et en coordination avec les autorités départementales
et nationales, avec la police et en accord avec la loi (Environmental Law 1333,
Artcile 111) pour sauver les animaux qui ont été:
- confisqués à des vendeurs sur les marchés, à des forains, des cirques, des sorcières, des familles et autres
- volontairement confiés par des gens qui les avaient en tant qu’animaux de compagnie, et qui, grâce à CIWY et d’autres organisations, réalisent que détenir un animal sauvage est illégal
Certains animaux leur sont aussi confiés
par les autorités comme la Dirección General de Biodiversidad (Bureau national
de la biodiversité de Bolivie).
Tous ces animaux recueillis sont
placés dans un des 3 centres (Parque Machia, Ambue Ari et Jacj Cuisi), où une
équipe de professionnels (vétérinaires, biologistes et soigneurs), spécialistes
en animaux sauvages, les prennent en charge, aidée par des volontaires du monde
entier.
Prendre soin des animaux
Aujourd’hui CIWY est leader dans l'encadrement d’animaux sauvages dans le pays.
Depuis le sauvetage d’un singe
araignée aux tout débuts de CIWY, ils ont parcouru un long chemin.
Plus de 20 ans plus tard, ils
dirigent 3 centres d’hébergement avec plus de 430 animaux de différentes
espèces. Ils sont spécialement expérimentés en singes (capucins et singes
araignées) et en félins.
La plupart des animaux qui arrivent
aux centres souffrent de différents problèmes de santé, comme malnutrition, sous-alimentation,
perte d’identité, traumatismes psychologiques ou physiques liés aux conditions
dans lesquelles ils vivaient. La majorité d’entre eux ne peut pas être relâchée :
les hommes ont causé des dommages
irréversibles en sortant ces animaux de leur habitat naturel.
CIWY travaille donc à offrir à
chacun de ces animaux la meilleure qualité de vie possible, avec une
alimentation appropriée, des enclos aussi larges que possible, de l’exercice et
de la stimulation.
Réhabiliter
CIWY a réussi à réintroduire
diverses espèces dans la nature : au parc Machia, des groupes de capucins
et de singes-écureuils, et à Ambue Ari, des groupes de singes hurleurs, ainsi
que des coatis et diverses espèces d’oiseaux.
Malgré ces succès, le travail de
réhabilitation reste relativement compliqué, à cause du braconnage et de la
destruction de la forêt. Relâcher un animal doit se faire en conformité avec
les réglementations et il est parfois compliqué de trouver des espaces de
réintroduction adéquats.
CIWY travaille à :
- récolter des fonds pour construire des infrastructures adéquates et mener à bien les analyses cliniques nécessaires
- recruter du personnel spécialisé et expérimenté pour travailler avec l’équipe déjà en place
- s’assurer d’être conforme aux lois et règlementations en vigueur
L'équipe vétérinaire d'Ambue Ari en route pour relâcher des coatis. CIWY: https://www.facebook.com/comunidadintiwarayassi?fref=ts |
Eduquer
CIWY a depuis longtemps réalisé que s’occuper des animaux issus du trafic, pratique illégale et cruelle, n’était seulement que remédier à des conséquences ; sachant qu’un changement durable, réel, n’est possible qu’en se concentrant sur les causes du problèmes, la Communauté mène un programme d’éducation, pour éveiller les consciences sur les questions environnementales, notamment le trafic d’animaux sauvages.
Ils travaillent à travers toute la Bolivie pour éduquer les
enfants : ces derniers apprennent pourquoi il est important de protéger
les espèces et de préserver la biodiversité, quelles sont les conséquences du
braconnage et pourquoi un animal sauvage ne peut pas devenir un animal de
compagnie. CIWY se déplace dans les écoles pour discuter avec les enfants de la
préservation et de la conservation des animaux sauvages, utilisant des vidéos,
des marionnettes, des jeux, des livres et autres supports pédagogiques. Ils
utilisent aussi des histoires et des photos d’animaux recueillis pour leur
faire réaliser l’importance d’apprécier tout être vivant dans notre écosystème.
A travers ce travail ils espèrent encourager des comportements responsables et
par là un changement significatif.
CIWY est membre de l’Institut Jane Goodall Roots &
Shoots Programme, un programme éducatif pour les jeunes sur l’environnement et
les questions humanitaires. Cet engagement dans ce programme a renforcé leur impact
sur la jeunesse bolivienne : très actifs, ils participent à des événements
et à des manifestations, portant le message de la défense des animaux et de
leur conservation, et tentant de faire la une des journaux.
A travers les années, le message a été délivré à des
milliers de jeunes, et des groupes se sont créés dans toute la Bolivie pour la
défense des droits des animaux.
CIWY: http://www.intiwarayassi.org/index.php?id=47 |
Quand le dernier arbre aura été coupé
Quand le dernier animal aura été chassé
Quand la dernière rivière aura été polluée
Alors seulement l'homme se rendra compte que l'argent ne se mange pas...
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